Sauvegarde du Prieuré
Présentation
Ce document succinct a pour objet de sensibiliser toute personne morale ou physique en mesure d’aider et de soutenir notre association, « Les Amis du Prieuré de Saint Arnoul sur Touque » (« LAPSAT »), dans ses efforts de préservation et de sauvegarde du Prieuré de SAINT-ARNOULT. Le Prieuré, fondé en 1061, fut dévolu à l’usage de presbytère du XIIIème siècle jusqu’à son adjudication en mars 1791 (loué au Curé du lieu par le Prieur titulaire appartenant à la Communauté de Longpont sur Orge, Congrégation de Cluny), période qui vit aussi la suppression de la cure de Saint-Arnoul, suite à la disparition du diocèse de Lisieux. Il jouxte l’ensemble classé (en août 1970) constitué par :
- les ruines de l’église paroissiale,
- la chapelle priorale et sa crypte,
- le clocher,
- ainsi que les sources (St. Clair et St. Arnoul) qui suscitent toujours une grande dévotion.
Ces lieux furent distingués par Arcisse De CAUMONT dans ses « Statistiques Monumentales » tome IV de 1862, mais aussi dans son ouvrage « Rudiment d’Archéologie » de 1858 (avec un dessin de la crypte). En 1923, Victor HUNGER, de la Société des Antiquaires de Normandie, réalisa une plaquette d’une cinquantaine de pages intitulée « Le Prieuré de Saint Arnoul sur Touque » s’associant ainsi à une demande de classement exprimée par la Commune, en 1913.
Pour mémoire rappelons que :
En 2002, le site sort de sa léthargie…
Monsieur le Maire désire de « l’aide » ; ainsi dès 2003, avec les conseils très éclairés de M. JJ. BERTAUX, Président de la Commission d’Art Sacré, notamment, nous initions un plan d’actions…
Depuis nous avons considérablement œuvré et contribué à la restauration de la chapelle, avec sa crypte, mais aussi du clocher, sans oublier la réhabilitation des sources et du lavoir…
Et surtout nous contribuons à la « vie » des lieux : célébrations, visites, journées du Patrimoine, élaboration de documentations, lien spirituel avec la communauté du Bec-Hellouin…
Pour autant ce n’est qu’en mai 2006 que « LAPSAT » est officiellement créée, avec le plein assentiment du Maire…
Aujourd’hui, nous nous réjouissons de la décision prise par la Commune dans le cadre d’un contrat avec Monsieur LEFEVRE Daniel, Architecte en chef des Monuments historiques, de procéder à la réparation et à la « cristallisation » des ruines de l’église paroissiale, indispensable pour accueillir du public, ainsi qu’à la restauration du clocher (586000 € TTC sur trois ans) avec un début, dès 2009. « LAPSAT » a contribué à l’élaboration de ce programme.
En parallèle, nous souhaitons vivement pouvoir contribuer à poursuivre des actions visant à améliorer la chapelle et sa crypte, notamment :
- Un nouvelle campagne d’interventions sur les peintures murales (13000€ TTC), si possible en octobre 2009 ; le principe semble acquis par la mise en œuvre d’une convention avec la Fondation du Patrimoine.
- Pour la crypte, la suppression des joints en ciment qui mettent en péril la voûte romane, ainsi que la restitution de la seconde ouverture côté sud permettant de pallier l’absence importante de maçonnerie dans cette partie (sans doute préjudiciable à la bonne conservation de la voûte).
La Commune, lors d’une récente délibération, a décidé d’instruire une demande afin d’obtenir le label « ville touristique », avec la mise en place progressive d’un « office de Tourisme ».
Exposé de notre préoccupation :
Nous sommes extrêmement préoccupés par la préservation du Prieuré (ancien presbytère) : ce dossier est fort complexe (hérité de la précédente mandature).
Cette propriété d’environ 1ha jouxte la chapelle, les sources et les ruines de l’église, avec en son milieu, sise une très ancienne, et belle, maison d’habitation, le prieuré originel, transformé au fil des ans, sur deux niveaux plus combles, de 380m2 habitables , ainsi que des bâtiments agricoles en pans de bois, qui sont en ruines, et une petite maison d'habitation (gardien) en pans de bois (à conserver). La relation étroite entre l’ancien presbytère et les édifices religieux est soulignée par une porte piétonnière qui fait communiquer directement les lieux, cf. la photo infra.
En 2004, par suite de problèmes financiers des propriétaires, cette propriété est mise en adjudication. La commune « rate » sa préemption, une SCI en devient propriétaire et présente un projet immobilier qui sera rejeté par l’Architecte des Bâtiments de France (ABF) en janvier 2006, avec l’avis suivant :
"-La prairie qui s'étend aux pieds de l'ancien prieuré est essentielle dans la perception et la définition du monument isolé. Elle permet de saisir dans un environnement encore rural et traditionnel, constituant à la fois son ancrage géographique et historique aux lieux.
-Par leur silhouette de caractère très urbain, leur volumétrie massive et d'échelle trop importante pour permettre au prieuré de rester dominant, leur architecture répétitive faussement pittoresque, et leur implantation occupant indifféremment l'ensemble du terrain, y compris la partie haute, les bâtiments proposés bouleversent radicalement l'environnement naturel constituant l'écrin du monument protégé et ils portent atteinte à la compréhension, à la présentation et à la mise en valeur du monument.
-Les aménagements extérieurs sont également très marquants, en particulier par les surfaces importantes consacrées au stationnement et le découpage du terrain en petites unités cernant les bâtiments.
En conséquence, ce projet doit être refusé "
Ci-dessous, le projet refusé... Avec, en rouge, notre proposition de division…
Finalement le même ABF donnera son accord, en juillet 2006, pour réaliser ce projet sur la partie basse du terrain (5000m2) devant la façade de la maison : il s’agit de 6 immeubles de 13m de haut et trois niveaux, soit 40 appartements (2500m2 de surface habitable) (permis de construire du 03 août 2006).
Un protocole, suggéré par « LAPSAT », (signé le 23 février 2008) entre la SCI et la Commune régit cette opération et expose qu’en contrepartie la Commune doit recevoir, à l’achèvement du programme, pour 1€ et la prise en charge de l’aménagement de la voie d’accès (pour 50000€), la maison et le terrain situé en partie supérieure (environ 2500m2). En attendant la Commune en dispose par un bail, bien que ce protocole soit fort mal rédigé, au détriment de la Commune.
Après bien des péripéties, en date du 20 août 2008 le permis de construire accordé en août 2006 est déclaré caduc, le projet des 6 immeubles n’est plus d’actualité et par conséquence le bail non plus…
Lors du CA de « LAPSAT » le 07 mars, dernier Monsieur le Maire (élu en mars 2008), nous a informé d’un nouveau projet de la SCI, avec présentation d’un plan de masse :
- Un « lotissement » d’une vingtaine de maisons au format « 0+1+combles », ainsi que la transformation du Prieuré en trois appartements…
Ce projet nous émeut au plus haut point, et nous vous présentons une photo, parmi bien d’autres, permettant d’évaluer sa « nocivité » pour le site.
Comment aider la Commune à éviter ce sacrifice, totalement antagoniste à sa démarche forte pour valoriser son patrimoine (cf. contrat ACMH, etc.), ainsi qu’à sa volonté d’obtention du label « ville touristique » (avec office de tourisme) ? C’est un enjeu capital pour la vie et l’avenir du site que de maîtriser cet espace ! La Commune de Saint-Arnoult doit conserver le caractère de cet ensemble prioral, sans le noyer dans l’ensemble résidentiel projeté.
L’Etat, la Région, le Département et la Commune qui vont investir 586000€, peuvent-ils accepter que ce soit sans réelles perspectives pour le rayonnement des lieux qui seront « étouffés » par la réalisation du projet décrit ci-dessus ?
La consultation du document, en ligne sur le site du Ministère de la Culture, qui définit les moyens et missions d’un SDAP nous porte à avoir confiance cf. à cet extrait :
« Abords des monuments historiques :
Les monuments sont indissociables de l'espace qui les entoure : toute modification sur celui-ci rejaillit sur la perception et donc la conservation de ceux-là. Aussi la loi impose-t-elle un droit de regard sur toute intervention envisagée à l'intérieur d'un périmètre de protection de 500 mètres de rayon autour des monuments historiques. Depuis la loi du 13 décembre 2000 dite " Solidarité et renouvellement urbain " (SRU), le périmètre de 500 mètres peut être adapté aux réalités topographiques et patrimoniales, sur proposition de l'ABF, après accord de la commune et enquête publique, dans le cadre de l'élaboration ou de la révision du PLU. Près de 40 000 immeubles sont classés ou inscrits au titre des monuments historiques. Les périmètres de protection qui les entourent couvrent au total près de 3 millions d'hectares.
Protéger la relation entre un édifice et son environnement consiste, selon les cas, à veiller à la qualité des interventions (façades, toitures, matériaux), à prendre soin du traitement des sols, du mobilier urbain et de l'éclairage, voire à prohiber toute construction nouvelle aux abords du monument.
La servitude de protection des abords intervient automatiquement dès qu'un édifice est classé ou inscrit. Toutes les modifications de l'aspect extérieur des immeubles, les constructions neuves, mais aussi les interventions sur les espaces extérieurs doivent recevoir l'autorisation de l'ABF. La publicité et les enseignes sont également sous son contrôle.
La notion de " co-visibilité " avec le monument est ici déterminante; il s'agit pour l'ABF de déterminer si le terrain d'assiette du projet et le monument sont soit visibles l'un depuis l'autre, soit visibles ensemble d'un point quelconque. S'il y a co-visibilité, l'ABF dispose d'un avis conforme. Dans le cas contraire, son avis est simple.Certains abords de monuments peuvent être situés dans des espaces protégés à d'autres titres - ZPPAUP et secteurs sauvegardés - qui se substituent dans le premier cas et se superposent dans le second à la servitude des 500 mètres. »
Il est évident qu’il faut protéger cet espace et TOUT faire pour le ramener dans le giron de la Commune (ou d’une structure adéquate) afin de reconstituer et valoriser ce patrimoine exceptionnel, par exemple en aménageant le terrain en jardin dans l’esprit des lieux (monastique et jardin de curé), en destinant la maison à des fins culturelles artistiques. De plus, cette habitation est idéale pour apporter aux lieux classés, les équipements complémentaires indispensables (vestiaires, sanitaires, salle de réunions et lieu de rangements) ; rappelons que la chapelle et les ruines de l’église ne disposent pas de sacristie.
Nous pensons que le Prieuré est une plus value substantielle au projet de réhabilitation, progressive, des ruines de l’église paroissiale…(expositions, conférences, accueil d’artistes en résidence en lien avec le pôle d’excellence des métiers d’art, etc.)
Nous imaginons tout cela dans une dynamique plus large initiée par un projet valorisant TOUT le Canisy (Projet de valorisation du patrimoine du Mt. Canisy), « Maison du Canisy », Office de tourisme de la Commune.
Mme le Président du Conseil Général du Calvados, Mme D’ORNANO, lors d’un récent entretien, nous assurait au final de sa conviction qu’il fallait « sauver » le Prieuré.
Mme le Président du Conseil Général, M. le Président de la Communauté de Communes et Monsieur le Maire , sont « suspendus » à l’avis (qui devrait être conforme) de Monsieur l’ABF.
Nous pensons qu’il faut ramener la SCI autour d’une table afin de remettre en perspective l’esprit du « protocole » : oui, nous admettons une urbanisation maîtrisée de la partie basse et qualitativement identique au « village Normand » qui est mitoyen (cf. maisons 0+1+combles), si en contrepartie la Commune, ou tout autre structure adéquate, « récupère » le Prieuré et le terrain qui l’environne latéralement et en partie haute.
« LAPSAT », conformément à ses statuts et à sa devise : « Forts du passé et solidaires dans le présent pour fonder l’avenir de notre patrimoine! », entend faire tout son possible afin d’éviter un tel « naufrage » pour le site, c’est le SEUL intérêt qu’elle défend !
C’est avec confiance qu’elle en appelle à votre soutien :
Merci de nous aider à sauver ces lieux !
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